Des maisons qui vous parlent… d’histoire
Cet automne appaîtra des pancartes électorales semble-t-il, ne vous méprenez pas avec celles de vendeurs de maison, les courtiers en immobilier! Il est à parier que les maisons on plus à dire que certaines personnes. C’est bien le cas quand on se retrouve sur le boulevard Gouin. Plusieurs maisons sur cette voie ont été témoins de l’histoire depuis le milieu du XVIIIe siècle.
Ces habitations sont l’emprunte laissé par plusieurs générations de famille. Elles réflètent les différents modes de vie qui se sont succédé. Les premières constructions de maison à l’époque de la Nouvelle-France suivaient le type déjà en cours en France. Lorsque les premiers colons se sont établis ici, ils avaient l’obligation de tenir « feu et lieu »… c'est-à-dire de se construire et d’habiter une maison. Pourquoi une telle obligation ? Pour éviter que les « habitants » quittent pour la forêt et la traite de la fourrure. Ce qui nuisait à la mise en valeur des terres.
Les premières habitations, majoritairement de style paysanne, ressemblaient à ce qu’on retrouvait en France. De façon générale, elles possédaient les caractéristiques suivantes : Un toit à deux côté versants. On y retrouvait un grenier qui n’était pas habité où l’on remisait les grains puisqu’il s’agissait d’un endroit sec et frais. Au rez-de-chaussée, on retrouvait peu ou pas de séparations (murs) afin de faciliter le chauffage provenant du foyer. Le rez-de-chaussez était le lieu où on dormait, mangeait, travaillait… bref où l’on vivait. Il y avait une petite cave (à peine 6 pieds / 2 mètres) où l’on remisait la viande, le poisson et les herbes.
(À droite, maison paysanne française)
Ces habitations paysannes françaises n’étaient pas parfaitement adaptées au climat « canayen ». Construites pratiquement au ras du sol qui est froid et humide ses maisons s’adapteront en se surélevant. À partir du milieu du XIXe siècle, apparaîtra des escaliers pour atteindre la porte qui s’était surélevée comme le reste de la maison. Une galerie pourra y être ajoutée et celle-ci sera recouverte par un prolongement du toit, le larmier. Le larmier permettait l’écoulement de l’eau et de la neige loin des murs. L’élévation de la maison créer un espace supplémentaire à la cave pour le rangement. On y rangera une nouveauté dans l’alimentation de l’époque: la pomme de terre. Du même coup, un y transféra les items du grenier. Ayant vidé le grenier, on l’aménagera en chambres saisonnières. Le chauffage étant insuffisant l’ensemble de la maisonnée retournait au rez-de-chaussée en hiver. Puisque n’étant pas habité auparavant, il n’y avait pas de fenêtres au grenier. Alors on y fera des ouvertures pour celles-ci que l’on appelle des lucarnes. Toutes ses transformations donneront naissance à la « maison canadienne ».
(À droite, maison canadienne)
Le boulevard Gouin est un témoignage éloquent de l’histoire des premiers colons français et de la transformation de ceux-ci au fil des générations pour devenir un « canadien ». Ceux qui autrefois ont choisis de s’établir le long du boulevard Gouin, nous on laissé tout un héritage. Aujourd’hui, choisir de faire « feu et lieu » sur un site patrimonial n’est pas un signe de lumière… si on en juge par les constructions récentes qui massacrent l’harmonie architecturale des lieux. La lumière divine ne nous éclaire pas tous de façon égale !